- déplaisir
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1 ♦ Vx Chagrin, peine. « je vois, sous une apparente sérénité, les déplaisirs cachés qui t'assiègent » (Rousseau).2 ♦ Mod. Impression désagréable (surtout en compl. de manière).⇒ amertume, contrariété, mécontentement. À mon grand déplaisir, je m'aperçus qu'il était parti. C'est avec déplaisir que... Il fait ce travail sans déplaisir.⊗ CONTR. 1. Plaisir, satisfaction.Synonymes :- contrariété- mécontentementContraires :- plaisirdéplaisirn. m. Contrariété, mécontentement. Il a omis de m'en prévenir, à mon grand déplaisir.⇒DÉPLAISIR, subst. masc.Sentiment, impression causé(e) par une chose ou une personne qui déplaît.A.— Profond sentiment de dégoût ou de douleur, de désespoir inspiré par ce qui ne répond pas aux goûts, aux aspirations de quelqu'un. Synon. amertume, chagrin, peine; anton. joie, plaisir. Mon sentiment intime, profond, inné, c'est le déplaisir et le dégoût de la vie. Non le désespoir ou la douleur en aucune sorte, mais l'horreur de la « laideur » (VIGNY, Journ. poète, 1852, p. 1297) :• 1. ... tous les efforts de l'homme, pour augmenter la somme de ses sensations heureuses au détriment de ses déplaisirs, se heurtent, ainsi qu'on l'a montré, à cette faculté de mécontentement qui transforme l'assouvissement de ses convoitises en une sensation d'ennui ou en un malaise nouveau : ...GAULTIER, Le Bovarysme, 1902, p. 276.— En partic., domaine des relations amoureuses. Jacques à Sylvia : ... j'avais l'ambitieuse folie de demander des cieux sans nuages et des amours sans déplaisirs (SAND, Jacques, 1834, p. 99) :• 2. Quand quelque mouvement de jalousie ou de déplaisir a mis de sang-froid, on peut en général entreprendre des discours propres à faire naître cette ivresse favorable à l'amour; ...STENDHAL, De l'Amour, 1822, p. 97.— Spéc., PSYCHANAL. ,,Sensation physique (...) détresse associée à la tension instinctuelle, qui est, d'après le principe de plaisir-déplaisir, la condition à laquelle l'action instinctuelle s'efforce de remédier`` (RYCR. 1972) :• 3. Dans la théorie psychanalytique, nous admettons sans hésiter que le déroulement des processus psychologiques est automatiquement réglé par le principe du plaisir, c'est-à-dire que nous croyons qu'il est toujours excité par une tension déplaisante et qu'il s'engage ensuite dans une direction telle que son résultat final coïncide avec un abaissement de cette tension et donc avec une disparition du déplaisir ou une création de plaisir.VUILLEMIN, Essai sur la signif. de la mort, 1949, p. 22.B.— Impression désagréable provoquée par une contrariété, une offense. Synon. dégoût, mécontentement; anton. contentement, satisfaction. J'ai encouru le déplaisir de la princesse (STENDHAL, Chartreuse, 1839, p. 414).— À la tournure négative. J'envisage ces cinq semaines sans déplaisir et presque avec espoir (DU BOS, Journal, 1927, p. 311).SYNT. a) Cruel, grand, moindre, vif déplaisir. b) Avoir grand déplaisir (de); écouter, voir avec/sans déplaisir; causer (du), manifester le/du déplaisir; épargner (à qqn) le déplaisir (de).— P. méton. Sujet de contrariété, chose qui irrite. Il faut charmer les ennuis de ceux que l'on coiffe. Je ne me dissimule pas les déplaisirs de la pratique (BALZAC, Comédiens, 1846, p. 339).Prononc. et Orth. :[
] ou p. harmonisation vocalique [
]. [
] ouvert ds FÉR. 1768, FÉR. Crit. t. 1 1787, GATTEL 1841, NOD. 1844, LITTRÉ, DG, DUB. et Lar. Lang. fr.; [e] fermé ds LAND. 1834, FÉL. 1851, Pt ROB.; [
] ou [e] ds PASSY 1914 et WARN. 1968 qui réserve le 1er au lang. soutenu, le 2e au lang. cour. Le mot est admis ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Ca 1250 (Doon de Mayence, éd. A. Schweighaeuser, 2474). Dér. de plaisir; préf. dé- (d'apr. déplaire). Fréq. abs. littér. :210. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 294, b) 285; XXe s. : a) 275, b) 323.
déplaisir [depleziʀ] n. m.ÉTYM. V. 1250; de 1. dé-, et plaisir.❖1 Vx (langue class.). Souffrance morale. ⇒ Chagrin, douleur, peine.1 — (…) je doute comment vous portez cette mort.— Sire, avec déplaisir, mais avec patience.Corneille, Horace, V, 2.2 Je vois, je vois, sous une apparente sérénité, les déplaisirs cachés qui t'assiègent; et ta tristesse, voilée d'un doux sourire, n'en est que plus amère à mon cœur.Rousseau, Julie ou la Nouvelle Héloïse, I, Lettre XXXI.2 Mod. Impression désagréable. ⇒ Amertume, blessure, contrariété, crève-cœur, déboire, dégoût, désagrément, mécontentement. || Vif, grand déplaisir; léger déplaisir. || Le déplaisir. || Les plaisirs et les déplaisirs de la vie. — Le déplaisir de qqn, qu'il éprouve. || « J'ai encouru le déplaisir de la princesse » (Stendhal, in T. L. F.). || Le déplaisir de qqch., que qqch. cause. || « Le déplaisir et le dégoût de la vie » (Vigny, in T. L. F.).3 Ce fut Sylvinet qui la vit le premier, et il se détourna d'elle, tant il avait de déplaisir à la rencontrer.G. Sand, la Petite Fadette, XXXIII, p. 214.♦ Plus cour. (compl. de manière). || À mon grand déplaisir, j'ai constaté que vous ne veniez pas. || Je le dis avec déplaisir. ⇒ Regret (à). || Il a fait ce travail sans enthousiasme, mais sans déplaisir.♦ Psychol. État de tension opposé au plaisir. || La dialectique du plaisir-déplaisir. — Psychan. État négatif du principe de plaisir (dit parfois : principe de plaisir-déplaisir).❖CONTR. Aise, contentement, plaisir, satisfaction.
Encyclopédie Universelle. 2012.